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Chapter 10 - Chapitre 5: Pauvres yeux

Eyes court, ses yeux scrutent le mur irrégulier, les éraflures qui les décorent, les poutres en bois qui supportent le tunnel grossier.

Il a entendu le cri effrayant de quelqu'un dans son dos alors qu'il quittait l'impasse avec la créature à l'intérieur.

Parfois, il regarde derrière lui en haletant.

Ses yeux sont grands ouverts, et chaque respiration qu'il prend soulève anormalement sa cage thoracique.

Pendant un moment, il ne peut que sentir son cœur battre en lui et entendre son halètement.

Il s'arrête dans un autre tunnel, sans savoir où il est vraiment. Il court sans réfléchir et essaie de suivre l'autre garçon qui s'est échappé mais en chemin il le perd.

Eyes est seul maintenant et ne sait pas où il doit aller, quel tunnel prendre ou où sont les autres. Son corps se courbe, douloureux de partout à cause de l'effort soudain.

Idiot. Je suis un idiot . Que dois-je faire maintenant ?

Il jette un autre coup d'œil derrière lui et ne voit que l'obscurité. Puis il regarde l'obscurité devant lui et plus il la regarde plus il ressent de la peur.

Quand il reprend son souffle, quand son cœur se calme, il ne peut que remarquer le silence.

Tout est si calme.

Si les autres parlaient dans la mine,

Pourrait-il l'entendre ? Ou est-il trop loin ?

Sont-ils toujours là ?

Sont-ils… morts ?

Il fait quelques pas mais s'arrête à nouveau. Ses pas produisent trop de bruit pour qu'il ne craint pas d attirer a lui cette chose...

Il aurait dû rester avec Dust.

Il pensait juste que tout le monde allait courir. Il pensait juste que le plus rapide à s'échapper survivrait.

Mais que peut-il faire maintenant ?

Il ne connaît pas le chemin, personne n'est là pour protéger ses flancs sans lumière, il n'a même pas la clé.

Il a paniqué. Il n'a pas pensé à tout ça.

Derrière lui, il entend un bruit.

Comme quelques cailloux tombant au sol.

Ses muscles se contractent d'eux-mêmes, et l'adrénaline le frappe pour la deuxième fois comme le tonnerre.

Sous l'effet de la peur, son cou se tord si fort qu'il a de la chance de ne pas souffrir de torticolis sur place, et il regarde derrière lui une troisième fois.

Il n'y a rien, pas de nuage noir et personne d'autre.

Prudent, il s'appuie contre le mur pour protéger son dos tout en marchant à reculons.

Sa lampe torche oscille entre sa gauche et sa droite sans cesse.

Il fait si sombre.

Il attend quelques minutes, tout seul. Ne voyant aucun mouvement, il glisse sur le mur tout en faisant un à trois pas avant de s'arrêter et de vérifier l'obscurité pour tout mouvement suspect.

Eyes pense à crier pour voir si quelqu'un répond.

Mais cette idée il l'a rejette presque aussitot.

Et s'il attirait la créature ?

Lentement, il avance dans l'obscurité. Le rayon de lumière de sa lampe torche n'est qu'une goutte de clarté parmi le noir opaque.

Dam.

Était-ce un pas ?

De la chair de poule apparait de ses poignées jusqu'à ses avant-bras puis monte plus haut. De la sueur froide s'écaule de sa nuque à ses épaules le faisant frissonner.

C'était son pas ? Ou...?

Eyes essaye de voir au-delà de l'obscurité.

Rien à sa gauche, rien à sa droite, rien devant lui.

Ce doit être lui. Non ?

Il avale sa salive, et marche à nouveau.

Mais ses pas semblent plus légers que ceux entendus précédemment.

Le garçon essaie de repousser cette pensée, accélérant ses mouvements. Il a le sentiment que quelqu'un l'observe.

Il va prendre le chemin à sa gauche.

Oui, il trouvera son chemin. Si il continue d'avancer il le trouvera.

Il attendra le reste du groupe à la porte.

Il y a peut-être Dust parmi eux.

La clé sera là.

Oui, il doit marcher même si c'est une impasse, il peut toujours revenir et choisir un autre tunnel.

Des petits cailloux et beaucoup de poussière tombent sur son nez. Eyes n'y prête pas attention et se contente de renifler.

C'est une mine après tout.

Mais après avoir reniflé, une odeur étrange envahit son nez.

Des cailloux frappent à nouveau sa joue, forçant ses yeux à se fermer pour les protéger de la saleté.

Quand il ferme les yeux, l'odeur devient plus forte.

Un petit vent caresse son front.

Il cligne des yeux et lève la tête.

Tout est toujours sombre et immobile.

Arrêtant sa respiration, comme si il ne faisait qu'un avec le mur il appuie tout son corps contre la paroi sa main dirige la lampe de poche vers le plafond avec un léger tremblement.

Le rayon blanc éclaire des grains de poussière qui flottent en tourbillon en une descente lente.

Du coin de l'œil, quelque chose bouge dans un murmure.

Non, ça ne devrait pas être le cas ?

NON.

Il reste coincé, n'osant pas cligner des yeux, n'osant pas respirer, n'osant pas bouger.

Même s'il se sent tout étourdi même si un courant d'énergie le traverse de la tête aux pieds, il reste paralysé.

Sous ses yeux, on peut voir une fumée noire qui s'enroule autour du faisceau lumineux tout en évitant avec grace chaque particule lumineuse.Prenant forme comme un monstre en acier noir, son contour change constamment.

Le nuage ​​noir a ses griffes plantées dans le bois et le rocher juste au-dessus de Eyes.

Deux yeux rouges apparaissent dans la fumée noire.

Aussi brillants que deux braises mourantes dans la suie, les orbes le fixent.

Il n'a pas assez de temps pour bouger son bras avec sa lampe de poche.

En fait, il a à peine le temps d'ouvrir la bouche avant que la fumée noire ne tombe sur lui, l'écrasant au sol avec un grand bruit.

Il essaie de pousser la chose et de rouler sur le côté mais le monstre ne fait que grogner.

Il ressent la douleur sans une seconde pour se préparer.

C'est une douleur brûlante qui lacère sa peau. Son visage est tordu par souffrance.

Il ne peut voir qu'avec désespoir la lumière qui brille sur le mur.

Son membre perdu spasme, un gémissement misérable s'échappe de sa bouche.

Plus la créature le coupe, plus son corps se déchire sous le nuage.

La fumée noire semble si solide, si dure, si froide.

Les griffes sont comme des couteaux de givre qui déchirent ses entrailles en morceaux, ne laissant qu'un feu en fusion comme un aftertaste lorsqu'elles quittent son ventre ouvert.

Les orbes rouges ne clignent pas des yeux, mais se rapprochent.

Puis les griffes lui coupent la poitrine et s'enfoncent plus profondément en lui. Il a l'impression que ses organes vont remonter dans sa gorge pour qu'il les crache.

Sa langue pend de sa bouche, déjà mordue par ses dents plusieurs fois.

Ses yeux roulent sous ses paupières, ses entrailles décorant le trou de son nombril comme un bouquet rose et rouge.

Le brouillard noir entre en lui et liquéfie sa viande, son sang et ses os jusqu'à ce que seuls ses vêtements soient visibles avec un liquide noir et immonde en dessous.