Eleanor, caché dans son cabanon forestier, était en train de préparer son repas du soir, une soupe de champignons et de plantes sauvages, lorsqu'elle entendit un bruit alarmant ; des bruits de pas, qui se rapprochaient de son abri. Habituée à ce genre de situation, la jeune fille dissimula sont repas derrière des chaises de bois avant d'enfiler un manteau. Elle s'enfuit discrètement, laissant derrière elle sa cabane. Ses pouvoirs, bien que puissants, ne lui conféraient pas assez de magie pour faire face à des villageois en colère qui ne voulaient que sa mort, et même si ses pouvoirs avaient eu cette force, elle n'était pas sotte au point de se montrer devant ces furries sans aucune préparation. Elle se dirigea comme à son habitude vers une grotte creusée dans une falaise, dissimulée par le rideau que formaient les lianes du saule pleureur à l'entrée. Eleanor n'en voulait pas aux habitants du bourg voisin à sa forêt. Sa mère qui l'avait élevé lui avait expliqué que les Hommes étaient effrayés par ce qu'ils ne comprenaient pas, et la sorcellerie en faisait partie d'office ; le cerveau humains ne pouvait comprendre la subtilité des potions réalisées avec soin, ou des sortilèges fantastiques, et bien qu' Eleanor n'était douée pour rien de tout cela, elle restait une jeune sorcière ( en apprentissage, certes, mais sorcière quand même ) et admirait pronfondement les mages pour leurs talents magiques.
Depuis très longtemps déjà, les villageois lui rendaient de désagréables visites, animés par cette colère propre aux humains. Ils lui donnaient régulièrement l'ordre de déguerpir de la forêt, d'abandonner la chaumière dans laquelle Eleanor vivait seule, peu affectés par le fait qu'elle n'ait que douze ans. Au bout de plus de dix refus, ils avaient cessé de la harceler pour qu'elle quitte le bois, et leurs visites s'étaient fait de plus en plus déplaisantes ; ils saccageaient son jardin, détruisait ses aménagements comme sa table de pierre qu'elle avait construite elle même et laissé à l'extérieur afin de manger dehors aux premières lueurs de l'été le lendemain. Elle n'avait alors qu'à peine onze ans. Elle avait depuis prit l'habitude de fuir dès qu'elle les entendait arriver, pour éviter d'être blessée. La fillette était de nature douce, et n'avait jamais cherché à se venger de quelque manière que ce soit.
La nuit commençait à tomber lorsqu' Eleanor décida de rentrer dans son cabanon. Elle décidait de prendre son temps avant de rentrer, décidée à observer les lucioles qui sortaient parfois à ces heures-ci, lorsqu' elle cru entendre un étrange crépitement. Elle ce dirigea vers la source de ce son en silence, au cas où les villageois ne seraient pas encore partis. Une forte et vacillante lumière se diffusait entre les arbres de la clairière où se trouvait sa petite chaumière. C'est alors qu'elle compris. Être compréhensive avec les autres ne la mènerait à rien, si ce n'est au malheur et à la tristesse. Eleanor venait de tomber sur sa cabane enflammée, qui se réduisait peu à peu en cendre. Les plantes environnantes brûlaient elles aussi, et le feu se répendait peu à peu dans la forêt, transformant peu à peu mousse et buissons en tapis incandescent.