La panique s'était emparée de la ville, transformant les rues en un chaos sans nom. Les habitants, pris de terreur, se bousculaient pour quitter les lieux aussi rapidement que possible. Les cloches continuant de résonner, leurs sonorités réverbérant à travers les ruelles encombrées. Une mère, le visage marqué par l'angoisse, serrait fermement sa petite fille contre elle, protégeant son trésor le plus précieux des dangers imminents.
Tandis que la foule désespérée fuyait, les soldats de la ville, eux, avançaient en sens inverse. D'un pas déterminé, ils se précipitaient vers les murailles, vers la menace mystérieuse qui se profilait à l'horizon. Beaucoup d'entre eux ne savaient même pas quel ennemi ils allaient affronter, mais le sens du devoir les animait. Ils se battaient pour permettre à la population d'évacuer en sécurité, et en faisant cela, ils protégeaient aussi leurs propres familles.
En l'espace de quelques minutes seulement, les soldats prirent position sur les remparts, le regard fixé sur l'horizon. Certains d'entre eux avalèrent difficilement leur salive, leurs yeux s'écarquillant devant l'immense masse noire de monstres qui se mouvait rapidement vers eux. Cette vision d'horreur semblait tout droit sortie d'un cauchemar.
Pendant ce temps, le groupe de Mélodie atteignit enfin la porte de la ville. Les gardes refermèrent aussitôt le lourd portail derrière eux, scellant temporairement le sort de ceux qui restaient à l'intérieur. Le chef des gardes de la ville, accompagné de Rina, se dirigea immédiatement à leur rencontre.
C'était un homme à la carrure imposante, ses yeux orangés brillaient d'une détermination farouche. Une belle armure dorée et noire recouvrait son corps, accentuant son aura d'autorité et de force.
"Vous avez été très réactifs, aventuriers. Grâce à vous, l'évacuation de la ville a déjà commencé." déclara le chef des gardes, sa voix empreinte d'une reconnaissance sincère.
"Mais cela ne servira à rien si nous ne retenons pas assez longtemps les monstres !" rétorqua Mélodie, parfaitement lucide sur la gravité de la situation.
"Vous avez raison. "C'est pourquoi nous donnerons nos vies s'il le faut pour retenir ces monstres." déclara-t-il le regard sûr de lui.
"Vous avez contacté la capitale ?" demanda Mélodie avec urgence.
"Le messager a passé la porte de téléportation il y a quelques minutes." répondit le chef, un éclair d'espoir dans les yeux.
Soudain, un grondement sourd se fit entendre. "Doum, doum, doum !" Le sol commençait déjà à trembler sous les pas lourds des monstres, qui étaient maintenant presque à leur porte.
"J'ai une dernière chose à vous demander," dit le chef, sa voix empreinte de sollicitude et de gravité. "Vous n'êtes pas obligés, mais... Pourriez-vous aider la population à évacuer ? Parmi eux, il y a nos concitoyens, mais aussi nos femmes et nos enfants..."
Les mots du chef étaient lourds de sens et d'émotion, une supplique désespérée en ces moments critiques. Les regards des soldats se sont tournés vers eux ainsi que celui de leur chef l'air sérieux mais en même temps résignés, ils savaient que la mort faisait déjà marche vers eux.
"Nous ferons du mieux que nous pourrons, une dernière chose quel est vôtre nom ?" Dit Mélodie le visage sérieux.
"Élias Decker chef du régiment des soldats de la ville de Níres." Dit-il avant de se retourner pour rejoindre ses hommes.
Mélodie et son groupe, conformément à leurs souhaits, se dirigèrent pour aider la population à évacuer, tandis que les soldats fixaient la masse noire approchant, le sol et les murailles tremblant sous son poids. Les soldats avaient dégainé leurs arcs et flèches, tandis que certains brandissaient des bâtons de sorcier.
"Que tous ceux maîtrisant l'élément feu se préparent à tirer !" ordonna Élias, sa voix résonnant avec autorité.
Sur les remparts, des multitudes de lumières commencèrent à briller alors que les archers levaient leurs arcs vers le ciel. Ils concentraient une grande quantité de leur mana dans leurs flèches, cherchant à maximiser les dégâts à l'impact. Une fois la charge terminée, des boules rouges lumineuses se formèrent au bout des flèches, résultat de la concentration de leur énergie magique. Élias, sentant le moment décisif arriver, donna le signal tant attendu.
"Soldats, feu !" s'écria-t-il.
Les flèches quittèrent alors les arcs, fendant l'air à une vitesse fulgurante. La première salve d'attaques enflammées illumina le ciel nocturne, créant l'illusion d'un magnifique feu d'artifice. Mais l'illusion se dissipa rapidement lorsque les flèches commencèrent à redescendre doucement vers la masse de monstres. À l'impact, des centaines d'explosions ravagèrent le terrain, créant des bulles enflammées qui brûlèrent et déchiquetèrent les créatures, laissant derrière elles de multiples cratères fumants et restes de monstres.
Alors que la deuxième salve d'attaques magiques était déjà chargée et prête à être lancée, les flèches perçaient à nouveau le ciel, semant la mort parmi les monstres en contrebas. Malgré les puissantes déflagrations et les dégâts infligés, les monstres continuaient d'avancer sans le moindre répit. Les flèches chargées de magie continuaient de s'abattre sur eux, mais l'armée noire semblait infinie, un flot incessant de ténèbres se déversant vers la ville assiégée.
"Il est bientôt l'heure !" murmura Élias, d'un air résigné.
Élias, vêtu d'une lourde armure d'or et de noir qui reflétait les lueurs des flèches enflammées, se tenait au sommet des remparts, dominant la scène de sa stature imposante. Il prit une profonde inspiration, sachant que les mots qu'il allait prononcer seraient surement les derniers.
"Soldats !" cria-t-il, sa voix puissante résonnant dans la nuit.
Tous les regards se tournèrent vers lui, leurs visages éclairés par les éclats de lumière des flèches magiques. Le silence se fit, l'attention de chaque soldat concentrée sur leur chef.
"Les monstres se rapprochent, et nous savons que nous ne pourrons pas les stopper seuls ! Mais notre mission n'est pas de les vaincre, mais de les ralentir ! Nous devons gagner du temps pour que nos citoyens puissent évacuer en sécurité, en attendant les renforts de la capitale !" déclara-t-il, chaque mot imprégné de courage et de détermination.
D'un geste spectaculaire, il dégaina son épée de son fourreau. L'arme s'embrasa instantanément, une flamme éclatante dansant le long de la lame, illuminant la nuit d'une lueur intense et surnaturelle.
"Que la flamme de notre courage éclaire l'obscurité et que nos ennemis sachent qu'ils affrontent des guerriers prêts à tout sacrifier !"
À ces mots, un rugissement de détermination monta de la foule des soldats, leur moral élevé à des sommets héroïques. La vision d'Élias, son épée enflammée levée vers le ciel, inspirait une admiration et une résolution sans bornes. Le moment décisif approchait, et chaque cœur battait à l'unisson, prêt à affronter l'ennemi avec une bravoure inébranlable.
Les soldats se préparaient, les chevaux piaffaient d'impatience, les lances scintillaient sous les étoiles. Le sol tremblait sous l'approche des monstres, mais dans les yeux de chaque guerrier brillait une flamme indomptable. Ils étaient prêts à écrire une légende, à transformer la nuit en un champ de bataille glorieux.
"Il est maintenant temps pour nous d'accomplir notre devoir, de donner nos vies !" proclama Élias, sa voix résonnant avec une intensité presque palpable. "Pour chacun des concitoyens présents dans cette ville, tentant de fuir ! Pour certains, je le vois dans vos yeux la peur de mourir ! Vous vous dites sans doute pourquoi devrais-je mourir pour des gens que je ne connais pas ou à peine ! Mais parmi eux se trouvent certainement vos familles, vos femmes, vos fils, vos filles." Dit-il lui-même et pensant à sa propre fille.
Le sol tremblait sous leurs pieds alors que le doute et la peur avaient envahi certains. Mais le discours de leur chef les a galvanisé, cet homme qui serait en première ligne avec eux et qui lui aussi, comme eux, allait laisser une famille et des amis derrière lui et qui allait accomplir l'ultime sacrifice en faisant son devoir.
"Allez-vous accomplir votre devoir !" (Élias)
"Ouh, ahh!" Ont crié les soldats en levant leurs armes vers le ciel.
"Allez-vous vous battre pour vos familles !" (Élias)
"Ouuuhh ahhh !" Criaient les soldats de rage.
Élias enfourcha alors son cheval, se plaçant en tête du peloton de soldats, prêt à mener ses hommes dans la bataille.
"Ouvrez les portes !" ordonna-t-il d'une voix puissante.
Les portes de la ville s'ouvrirent lentement, dans un grincement sinistre. L'adrénaline et la tension montaient, atteignant leur paroxysme. Lorsque les portes furent complètement ouvertes, le bruit sourd résonna comme un coup de tonnerre dans la nuit.
"Chargez !" cria Élias.
Les soldats poussèrent alors un cri de guerre de toutes leurs forces, suivant leur chef vers le champ de bataille. Élias, en tête, pointa son épée enflammée vers l'ennemi.
"En avant, pour la gloire, pour l'honneur ! Pour la survie de notre peuple ! Brasier écarlate !" s'écria-t-il.
Un gigantesque torrent de flammes se matérialisa soudainement, s'abattant avec une violence inouïe sur la première ligne de monstres. Les créatures furent brûlées vives, leurs cris perçant l'air de la nuit.
"J'espère que vous vous en sortirez en vie !" pensa Élias en menant la charge, son cœur partagé entre la fureur de la bataille et l'espoir de revoir un jour ceux qu'il protégeait.
Pendant ce temps, une mère et sa fille continuaient leur course effrénée à travers la ville. La mère portait la fillette sur son dos, qui serrait très fort une peluche dans ses mains. La peur se lisait dans les yeux de la femme, mais elle avançait avec une détermination inébranlable.
"Maman, où est papa ?" demanda la petite fille, la voix tremblante.
"Ne t'inquiète pas, papa va revenir." répondit-elle, le visage crispé aux bords des larmes.
La fillette regarda au loin, fascinée, les flèches magiques illuminant le ciel comme une pluie d'étoiles filantes dans cette nuit de chaos.
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