"Lâcher-le" ordonna Arthur.
"Mais chef c'est un..."
Une des copies du soldat lui mit un coup de poing dans le ventre et un autre le mit à genoux.
Le chef de l'Équipe d'Intervention Delta mit son arme de poing sur son front "La prochaine que tu ne fais ce que je te dis, je te ferais subir le même traitement que les prisonniers"
Raz était étonné 'Pourquoi m'aide-t-il ?'
Les soldats de l'Empire de Nomania avaient peur de leur supérieur hiérarchique. Ils ne l'avaient jamais vu s'énerver comme ça auparavant.
"Vous êtes sourd ou quoi ?! Je vous ai dit de le lâcher !"
Les soldats s'exécutèrent sans se poser de questions. Ils ne voulaient pas se battre contre Arthur, car ils savaient qu'ils allaient perdre.
Les copies de l'homme aux yeux marrons relevèrent Raz et le poussèrent pour le forcer à avancer.
Le vétéran de la Confrérie et le survivant de Linbar marchaient en contournant les murs du dôme sportif dans le silence. Puis Arthur s'arrêta devant une petite porte.
"Avance"
Raz s'avança en se demandant 'Je ne crois pas en la charité. Encore moins, venant de la part d'un soldat de l'empire. Qu'est-ce qu'il essaye de faire ?'
Dans ce couloir illuminé par des lampes à huile, ils avancèrent dans le silence jusqu'à atteindre une grille gardée par 2 gardes.
Avant qu'il ne puisse entrer, la copie d'Arthur fit un mouvement de main aux militaires de garde.
Ils se mirent à ouvrirent la grille en même temps à l'aide d'une clé qu'ils insérèrent dans un tube. Puis ils tournèrent de manière synchronisée leurs clés. Ensuite, ils attendirent de l'autre coté.
Arthur s'avança devant le Troll et lui demanda "Qu'est-ce-que tu ferais pour protéger tes êtres chers, le Boucher ?"
Le vétéran était surpris "Qu'est que c'est cette question ? Juste fait ton travail et amène-moi dans l'autre couloir pour qu'on en finisse"
Arthur se montra plus convaincant "Si tu avais une chance de sauver ces gens pris en otage par Maria, est-ce-que tu l'aurais prise ?"
Le regard de Raz s'assombrit en pensant à ces personnes que sa cheffe avait explosé "Tu connais déjà la réponse..."
"Bien sûr que je la connaissais. Tu es le genre de soldat qui n'hésiterait pas à sacrifier le monde pour une personne. Le genre de personne qui respecte la mémoire des morts... Alors je vais te proposer un deal"
Raz en avait marre de ces jeux psychologiques et physiques fou venant de ces personnes "Ferme là et amène-moi de l'autre côté"
En voyant Arthur ne pas bouger, Raz avança de lui-même. Mais le second lui dit quelque chose qui allait mettre sa morale à rude épreuve.
"Qu'est-ce-que tu ferais pour sauver la Sorcière ?"
Raz se retourna instinctivement et allait lui mettre son pied dans son visage, mais il savait que ça n'allait servir à rien 'Si je le frappe, qui sait ce qui arriverait à Charlotte'
Il reposa son pied et dit à Arthur "Qu'est-ce-que tu veux ?"
"Je veux des informations sur le Lizardian qui était à tes côtés. Je veux tout savoir de lui. Ce qu'il t'a dit. Son caractère etc..."
Raz se mit à sourire "Comment pourrais-je te donner des renseignements, alors que je n'ai aucune garantie ?"
Arthur serra son poing dans la poche de sa veste militaire "Je te jure qu'en échange de tes informations, rien n'arrivera à ta codétenue. Je te le jure sur les 45 millions de morts de Linbar..."
Le vétéran voyait sa haine à travers ses yeux 'Il ne ment pas. Ce genre de regard. Cette haine. On ne peut la jouer. Il est donc un des rares survivants de Linbar...'
Mais Raz lit autre chose dans ses yeux marrons brisés par la vie "Même si tu me le jure. Je peux voir dans tes yeux que tu ne reculeras devant rien pour atteindre ton objectif. Ta propre haine et ton ambition te consument déjà"
Arthur attrapa Raz par le col de sa tenue "Ose me dire que tu ne sacrifierais pas ta vie, tes valeurs et tout ce qui est nécessaire pour tuer Maria ?! Ose me le dire en face !"
Les soldats entendant le haussement de voix d'Arthur se rapprochèrent afin de vérifier qu'il n'y avait pas de problème. Mais sa copie leur fit un signe de tête pour dire non.
Raz baissa sa tête "Je serai un hypocrite en disant que la tuer ne changera rien. Mais..."
Il releva sa tête, plongeant son regards noirs dans les yeux d'Arthur "Ca ne changera pas le passé. Que je le veuille ou non, Maria à tués les otages et ça... je ne pourrai jamais le changer"
"Ça ne répond pas à ma question, Boucher. Est-ce-que tu vas me donner oui ou non, les renseignements dont j'ai besoin. Ou est-ce-que t'a phrase à la con sur le passé n'était qu'un mensonge ?"
Raz le regarda longuement Arthur dans un silence de mort.
'Tu penses que je ne suis pas capable de pousser ma morale, hein ?!'
Le survivant de Linbar ordonna à une de ses copies "Ramène la numéro 621304 dans la salle de jeux de Maria, tout de suite !"
Sa copie s'exécuta. Mais Raz avait fait son choix "Tu as gagné. Je vais te révéler les informations que je possède"
Arthur en entendant ça, fit fondre sa copie d'un mouvement de main.
"Dit moi tout ce que tu sais, numéro 510293"
Raz se mit à dévoiler tout ce qu'il savait sur Maalick. Ses aptitudes au combat, sa relation avec Charlotte et son caractère à tendance... héroïque.
'Je suis désolé Maalick. Mais maintenant que tu n'es plus là, je dois protéger Charlotte par tous les moyens. Même si je dois souiller ta mémoire...' pensa t-il en se dégoutant de lui-même.
Arthur donna un coup de menton à sa copie. Elle attrapa Raz et le remit aux gardes.
Les gardes l'accompagnèrent dans un escalier s'enfonçant encore plus dans l'inhumanité humaine. Quant à Arthur, il resta sur place.
Il était en train de réaliser ce que Maalick représentait.
"Ce n'est donc pas pour rien qu'il est un Dracmiros et le détenteur de la Chaine Polymorphe..."
Puis Arthur se mit à rire, comme s'il était illuminé par le savoir d'une connaissance oubliée. Et par là même occasion, il laissa sortir toute sa pression magique qu'il contenait comme les sentiments qu'il avait emmagasinés depuis ce triste jour.
"Le destin m'offre une chance d'accomplir la justice ! Je dois le tuer pour le monde, pour l'empire et pour ce qu'il a fait ma famille !!!"
Puis il se calma et sa pression magique redescendue d'un coup "Quand je te trouverai, je te mettrai une balle dans la tête comme le chien malade que tu aies... Maalick !"
***
Dans la cellule du Troll et de la Sorcière, Carl se réveilla 'Merde... Qu'est-ce qui s'est passé ?'
L'ancien chef d'équipe essaya de parler, mais il éprouva une extrême douleur. Comme si ses cordes vocales se faisaient enfoncer par un marteau.
"V-Vous ne devriez pas p-parler"
Le cinquantenaire se retourna et vit Charlotte. Elle était au fond de la cellule, loin des miradors patrouillant jour et nuit les tours, à travers leurs viseurs.
Puis Carl se souvint de tout 'Maria m'a détruit les cordes vocales parce que j'ai avorté la mission ! Elle a sûrement dû me faire passer pour un traitre. Merde, je lui ai donné un motif pour me virer sur un plateau d'argent !'
Le vétéran regarda ses vêtements 'Ils m'ont enlevé ma veste et mon arme. Je ne porte plus que cette maudite tenue bleue foncé'
Puis Carl se souvint de tout 'Maria m'a détruit les cordes vocales parce que j'ai avorté la mission ! Elle à sûrement du me faire passer pour un traitre. Merde, je lui ai donné un motif pour me virer sur un plateau d'argent !'
Le vétéran regarda ses vêtements 'Ils m'ont enlevé ma veste et mon arme. Je ne porte plus que cette maudite tenue bleue foncé !'
Charlotte s'approcha timidement de Carl et lui fit gage d'un présent rempli de gentillesse "P-Prenez ça..."
La Sorcière voulait lui donner un bout de pain à moitié moisi à l'Humain.
Carl fut surpris par cette action remplie de gentillesse 'P-Pourquoi veut-elle me donner un bien aussi précieux ?! Ne nous déteste-elle pas pour tout ce que nous lui avons fait ?'
Elle lui dit avec un sourire "V-Vous avez l'air t-triste... D-Donc je me suis dit q-que de la nourriture p-pourrait vous f-faire du bien"
Carl ne comprenait pas comment un tel acte pouvait être possible dans cet endroit. Une action humanitaire dans un lieu qui aliénait leur humanité.
Avec des gestes de mains, il lui dit 'Je ne peux pas accepter ! Tu devrais le garder avec toi. Cette nourriture est ce qui te maintient en vie'
Charlotte sentit qu'il ne pouvait pas se permettre d'accepter son cadeau.
Elle se posa à coté de lui et demanda au chef destitué "P-Pourquoi êtes-vous aussi triste ?'
Sa question aurait pu être déplacée, mais Charlotte avait raison.
La vie de Carl s'est arrêté le jour où il à dû tuer son enfant pour la libérer d'une souffrance éternel. Son cœur n'arrêtait pas de se vider. Il avait essayé de le remplir en se noyant dans l'alcool, mais cela n'avait fait que remonter ses problèmes originels.
Il avait substitué sa fille pour son unité. Mais la seule chose qu'il chérissait maintenant, lui rappelait tout ce qu'il avait perdu lors de sa vie.
Et lorsqu'il avait tenté de la protéger de la meilleure façon. Sa propre race l'avait trahi et jeté dans cette cage comme un chien errant de plus dans les rues de l'empire.
'Quelques part... je n'ai plus envie de me battre. Je n'ai plus la force de vivre... Non je ne faisait qu'exister depuis qu'elle est morte...'
Sa tristesse était plus forte que sa douleur. Sous le coup de l'émotion il arriva à articuler les mots "Mon... en-fant... !" en pleurant toutes les larmes de son corps.
Charlotte rapprocha son front contre le sien. Elle activa sa magie des sentiments pour faire revivre à Carl tous les moments qu'il avait passé avec sa fille, sous la forme d'un mini-film.
'Magie des Sentiments : Thérapie !'
Depuis les tours, les gardes n'y virent que du feu.
La Sorcière avait créé un voile magique leurs montrant ce qu'ils voulaient voir. Mais ce sort brulait à vitesse grand V ses réserves magiques.
'Magie des Sentiments : Voile des Désirs...'
Puis elle dit essoufflée "Puissiez-vous faire votre deuil... Monsieur..."
***
Carl vit sous ses yeux les premiers pas qu'avait faits sa fille. Ou encore, le jour où elle à dû le réconforter aux portes de l'école, car le vétéran ne voulait pas la laisser seule. Ou bien de cette fois, où elle avait fait une crise de nerfs parce qu'il c'était trompé de gouts pour sa glace.
Mais ce qu'il vit le plus longtemps était ce jour. Ce jour juste avant qu'elle ne soit empoisonnée par la Vipère.
Elle demandait sans cesse depuis le début de la journée, où était sa mère. Pourquoi elle n'était jamais là. Pourquoi les autres enfants avaient une mère qui venaient les chercher à l'école, passaient du temps avec eux et qui les aimaient tendrement.
Pourquoi ?
Carl savait très bien la raison.
Elle les avait tout simplement abandonné juste après lui avoir donné naissance.
Sans un mot. Sans une explication. Elle partit dans la nature, en laissant derrière elle son mari et sa fille tout juste née.
À l'époque, Carl ne voulait pas briser l'image idéaliste qu'elle avait d'elle. Il lui répondit donc avec une excuse bidon comme "Elle travaille beaucoup, tu le sais bien. C'est pour ça qu'elle ne peut pas te voir"
Mais sa fille sut que son père mentait.
La dernière phrase que le père entendu de sa fille était "Je te déteste !"
Ce moment dans sa mémoire occupait une place importante dans son esprit et dans sa psyché.
Puis tout d'un coup, Carl se retrouva dans un jardin, sous un crépuscule magnifique.
Devant lui se trouvait sa fille, vêtue de son uniforme scolaire noir et blanc, comme aux couleurs de l'Empire de Nomania.
Carl ne réfléchit pas. Il courut vers sa fille et la serra dans ses bras, les yeux mouillés par cette retrouvaille factice.
Pendant cet instant, le cœur du vétéran fut rempli. Il n'y avait plus de fuites qui étaient causées par ces moments cruelles de sa vie. La guerre, la souffrance ou encore l'addiction n'était plus.
Parent et enfant ne s'échangèrent aucun mots. Carl ne faisait que profiter de ce moment, car il savait que tout cela n'était que magie, illusions et rêve idéaliste.
Avec son sens du toucher, il sentit sa fille disparaître. Lorsque Carl ouvrit les yeux, il vit que dans la nuit tombante, sa fille se transformait en lumières de lucioles.
Malgré la certitude que ce moment entre eux n'allait pas durer, il continua de la serrer encore plus fort dans ses bras. Il ne voulait pas la lâcher, la perdre et l'abandonner comme sa mère.
'Je voudrais que cet instant ne s'arrête jamais. Mais je sais que tu n'est plus là... Je voudrais tellement réparer mes erreurs passées. J'aurais dû chérir chaque moment que j'ai passé avec toi !'
Lorsque sa fille s'envola dans les cieux, il aperçut ses lèvres prononcer une phrase avec un sourire à la fois sincère et mélancolique. Comme si cette illusions avait prit vie.
"Je t'aime papa"
Ensuite, l'illusion se dissipa peu à peu comme un doux rêve.
Carl serra Charlotte dans ses bras et pleura toutes les larmes de son corps "Mer... Merci..."
Ses pleurs mélangés à la Magie des Sentiments de Charlotte envahirent les prisonniers dans les autres tours.
Ils pleurèrent ensemble dans ce silence mortuaire, en se remémorant leurs passés, leur remords et leurs vies d'antan.