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Chapter 4 - Le Car DE-202 (Part 2/2)

Je suis dans ma chambre, vérifiant une nouvelle fois mon sac pour voir si je n'ai rien oublier tout en mettant mes chaussures. Une fois cela fait, je pars précipitamment vers la porte de la salle de bain et à l'instant où je m'apprête à tambouriner violemment, Éloïse ouvre la porte, vêtue, maquillée et parfumée mais le nez sur son téléphone ne se rendant pas compte un seul instant qu'elle vas me bousculer si je ne m'étais pas décaler à la dernière minute.

Plus tête en l'air, qu'elle, je vois pas !

_ Éloïse, je commence en soupirant intérieurement, tu as fait ton sac ?

Aucune réponse.

_ Éloïse ? La terre à Éloïse, tu m'écoutes ?!

Toujours pas de réponse.

_ Je te cause Éloïse, là !! Décroche au moins ton nez de téléphone !! Je grogne d'exaspération.

Passons au plan B dans ce cas.

Je sors mon téléphone de ma poche et compose un numéro et attends, il ne se passe pas 30 secondes pour que le téléphone de Éloïse reçoit l'appel affichant par la même occasion une tête de Gremlins. Éloïse sursaute et lâche son téléphone que je récupère avant qu'il n'atteigne le sol et le met derrière mon dos.

_ Maintenant que j'ai ton attention, pourrais-tu me confirmer si ton sac et bien fait Élo' ?

_ Rahhhhh... Oui oui il fait, réplique-t-elle en soupirant et levant les yeux au ciel.

_ Très bien, acquiesce-je, alors vas le chercher et en vitesse de préférence.

_ Et concernant... Tente-t-elle en se rapprochant de moi de quelques pas.

_ ... ton téléphone ? La coupé-je en devinant ce qu'elle allait dire, tu l'auras au pied de la porte.

Elle se faufile alors dans sa chambre et la ferme derrière elle. Je range le téléphone d'Éloïse dans la poche de mon pantalon et prends mon sac que j'ai laissé au pied de ma porte et l'enfile sur mon dos puis je ferme à clé ma chambre et au moment de me retourner je fais face à Thérésa, le visage planté à quelques centimètres du mien et elle réduit davantage la distance et me chuchote à l'oreille.

_ Tu t'occupes de l'ouverture de la supérette pour moi mon petit Archie ?

_ Non ce n'est pas possible.

Je n'ai pas envie de passer ma soirée à me faire chier.

_ Allllez s'il te plaît fais-moi ce plaisir, couina-t-elle en secouant les clés devant mon visage.

Tu ne vas pas échapper à la vie d'adulte à laquelle tu es destinée, cette fois-ci !

_ Non c'est non ! Désolé mais j'ai un bus à prendre et des cours à faire.

Je la bouscule de mon épaule et m'apprête à continuer sur ma lancée quand soudain elle saisit mon avant-bras et me chuchota à l'oreille.

_ Ta corvée !

Je m'arrête net et tourne lentement ma tête, un sourire mauvais pendant à mes lèvres.

_ Ma corvée, oui ? Je demande.

_ Ta corvée de vaisselle, dit-elle en soupirant, je suis prête à la faire pour...

_ 3 jours. La coupé-je net.

_ Quoi ?! T'es malade ?

_ Pas autant que toi de laisser la supérette à un ado à peine majeur, je riposte.

_ T'es majeur justement ! Enfin bref, 2 jours.

_ 4 jours et une augmentation de salaire.

_ Hein ??! Mais c'était 3 jours il y a même pas...

_ Une semaine et... je m'apprête à continuer.

_ D'accord d'accord ! Sale petit démon que tu es !! Vas pour 4 jours et une augmentation de salaire, se plaint-elle.

_ C'est avec plaisir que j'ouvrirais la supérette, sur ceux si tu veux bien lâcher mon poignet.

Thérésa libère mon avant-bras tout en me tirant la langue. Je pars vers la porte d'entrée et ouvre la petite boîte de fer fixée au mur et je saisi deux minces trousseaux de clés, j'enfile mon manteau et range un trousseau de clé dans la poche de celui-ci tandis que j'ouvre avec l'une des clés du trousseaux la porte principale. Je sors de l'appartement et ferme la porte derrière moi, me retrouvant dans un long et grand couloir.

La couleur sur les murs et le plafond était d'un vert pâle tandis que le sol contraste avec des dalles oranges vifs. Je m'adosse sur le mur me faisant face juste à côté d'une porte sur laquelle avec mon poing gauche je toque trois coups, cinq coups et un coup espacés et j'attends. Cinq minutes plus tard, des bruits sourds derrière la porte augmentent petit à petit à côté de la porte à laquelle je me suis posté.

La poignée de la porte se lève puis se baisse plusieurs fois, suivie par la suite de jurons et d'insultes à l'encontre de la poignée. Ce petit manège se termine après plusieurs secondes pour finalement laisser place à une porte s'ouvrant avec violence et qui laisse s'échapper une vive odeur de parfum, de dentifrice et de savon ayant tous en commun des odeurs fruités. Je tourne alors ma tête et fait face à une personne.

Il est vêtue d'un tee-shirt gris qui est visible sous son épais sweat zippé rouge avec un motif de cœur noir figurant au milieu et deux bandes noires sur les manches couplé d'un slim gris déchirés et de baskets rouges. Il porte des gants gris et arbore sur son cou un casque bleu ciel.

Il a le teint clair, avec une tête ovale et des oreilles pointues surmontée de cheveux frisées bruns couvrant presque ses yeux, dotés de sourcils épais dont le droit est marqué par une longue cicatrice blanche, possédant des yeux bleus-verts et un nez retroussé recouvert d'un pansement ; il a des lèvres brunettes se terminant par un menton couvert d'une barbe de quelques jours.

Il fait la même taille que moi et possède, à contrario de moi, un corps d'apollon avec une grande et robuste musculature le tout couplé à une étonnante souplesse.

_ T'es en avance, débute-t-il alors.

_Avec toi ? Toujours, répondis-je.

_ Tu sais que je commence les cours que dans une heure non ?

_ C'est justement pour ça que je viens te chercher une heure en avance.

_ Je ne vais pas être en retard voyons.

Je ne réponds pas et le fixe dans les yeux pendant un long moment avant qu'il ajoute.

_ Je vais être en retard.

_ Tu vas être en retard, Malik.

_ Mais ce n'est que Français, plaidoit-il en râlant et le levant les yeux au ciel, c'est pas grave.

_ Oui effectivement ce ne serait pas grave...

_ Ah ! Tu vois ?

_ ...si nous étions pas dans la même classe, que j'étais ton meilleur ami te trouvant à chaque fois des excuses pour tes retards...

_ Ah oui ! Mais bon, écoute...

_ ...que je te file les fiches cours que tu oublies de prendre pendant les cours,

_ Je te remercierais jamais assez

_... que je réceptionne les nombreux appels et messages des absences, injustifiées, que devrait recevoir ta mère.

_ Systématiquement ? Je ne trouve pas..

_ Et enfin que je t'évite l'exclusion définitive de l'établissement pour toutes les conneries que tu fais au lycée.

Malik se tait et me regarde, ne trouvant plus rien d'autre à dire, je lui rend son regard avec fermeté. Il finit par baisser les yeux et soupirer.

_ Donc je vais en cours ?

_ Donc tu vas en cours, lui dis-je.

Je décolle alors mon dos du mur puis m'avance vers la porte par laquelle je venais de sortir pour y toquer trois coups et après un long moment la porte s'ouvre, laissant sortir une Éloïse avec des airpods dans ses oreilles et son sac sur son dos. Elle tends une main autoritaire vers moi que Malik saisit à vive allure pour lui faire un check.

_ Quoi de neuf, Élo ?

_ Rien mise à part que je veux récupérer mon téléphone de la part de ce grand imbécile à côté de toi.

Malik me regarde alors les yeux étonnés et répond alors à Éloïse, la tête penchée sur le côté.

_ Tu t'es encore fait avoir par l'appel téléphonique ?

_ Ne te mêle pas de ce qui te regarde pas, toi ! Rouspète-t-elle alors.

Je souris et sors le téléphone de la poche de mon pantalon pour le donner à Éloïse. Elle me l'arrache vivement des mains, l'allume et y connecte par bluetooth ses airspods, on entend dès lors une musique douce commencer à résonner doucement dans la couloir tel une berceuse. Éloïse inspire et expire lentement avant de mettre un masque en tissu sur bouche où il y est marqué le mot : « CHUT ! » , puis elle se met à avancer dans le couloir.

_ Je ne comprendrais jamais ce rituel, commente alors Malik en secouant la tête de gauche à droite.

_ Mesures hygiénique ?

_ Certainement mais je sens qu'il y'a plus que cela.

_ Ce n'est qu'un masque voyons, répondis-je alors en suivant Éloïse.

_ Passons alors ! Alors t'as eu le temps de tout faire ? Dit-il sur un ton plus sérieux.

Je ne réponds pas et m'avance jusqu'à l'ascenseur où c'est postée Éloïse avant de répondre.

_ Comme d'habitude.

_ Je ne sais pas comment tu fais franchement.

_ Ça va faire bientôt 4 ans et demi que je suis arrivé ici, j'ai largement eu le temps de m'y habituer et de comprendre son fonctionnement.

_ Et les coups alors ? Me demande-t-il sans me regarder.

_ Ça c'est autre chose. lui répondis-je.

Le ding sonore de l'ascenseur coupe court à notre conversation, les portes s'ouvrent laissant apercevoir via le miroir à l'intérieur mon front plissée, mes sourcils froncées et mon regard glaciale. Je ferme les yeux et pince l'arête de mon nez et souffle un grand coup. Je rouvre mes yeux et regarde à nouveau le miroir et j'y vois mon visage à présent détendu, j'hoche la tête de satisfaction et m' avance à l'intérieur de l'ascenseur, suivit d'Éloïse et de Malik.

Je me retourne et m'avance vers le mince panneau rectangulaire remplie de boutons je m'y avance et appuie sur le bouton zéro et je me recule, le bouton clignote trois fois avant de s'éteindre puis l'ascenseur se referme et se met à descendre. Un silence des plus religieux se tient entre nous, cependant pour trois raisons différentes : premièrement Éloïse profite de sa musique et n'aime pas bavarder durant qu'elle l'écoute, deuxièmement j'aime le calme et le silence donc je ne chercherai pour rien au monde à le briser à ce moment, troisièmement Malik étant au courant de mes préférences a enfilé son casque et a mis le son presque au niveau max et jouait sur son téléphone à un jeu.

Je croise les bras et m'appuie, de mon épaule sur le mur, et croise les bras. Je suis bientôt bercé par la musique douce de Élo', s'échappant de ses airpods, et je mets à tambouriner mon doigt au rythme du son sur mon biceps et je ferme les yeux pour mieux me plonger dans cet univers relaxant mais l'ascenseur achève son interminable descente et s'arrête bruyamment m'arrachant à ma plus grande peine de ma rêverie puis s'ouvre, Éloïse sort suivit de Malik et de moi. Nous marchons dans un grand couloir puis bifurquons à droite et sortons par la large porte verdâtre magnétisé en appuyant sur le bouton à sa droite.

Dehors, nous nous retrouvons baignés par la lumière des grands lampadaires grésillant nous protégeant de la froide obscurité nous cernant de toute part. Nous sommes en hauteur sur quelques marches où à côté figure une pente pour les handicapés, en face de nous se trouve une grande rue ou s'y trouve des voitures stationnées les uns à la suite des autres. Nous descendons les escaliers et nous tournons à droite pour traverser la ruelle s'étendant à une trentaine de mètres et une fois sortit nous nous précipitons vers l'arrêt de bus se trouvant à notre gauche, où s'y trouve un car jaune aux vitres teintées et aux doubles bandes rouges est stationné dont les portes ouvertes accueillent quelques personnes.