Aoba trouvait ses frères effrayants, comme son père, mais surtout il les trouvait beaux. Cela faisait trois jours qu'il vivait dans la maison, et entre son père qui n'est jamais là, sa belle mère qui l'ignorait et Ren qui l'assomait de cours, il ne lui restait plus qu'à observer ses frères. Ces derniers étaient en plein préparatifs pour leur départ de la maison, ils s'apprêtaient à intégré l'académie pour alphas. Lui n'étant qu'un simple oméga il n'y aura jamais droit.
En ce moment même il était dans un des couloirs du deuxième étage, debout devant une fenêtre il observait ses frères dans le jardin qui jouaient au tennis. Ils étaient tellement concentrés, leurs yeux bleus exprimaient une parfaite détermination, ce qui le rendait encore plus admirateur. Ils bougeaient vite se renvoyant inlassablement la balle. Leurs cheveux blonds bougeaient dans tous sens, leurs muscles se contractaient, et ils transpiraient abondamment. Vraiment Aoba les trouvait beaux.
Il vit par la fenêtre ses frères arrêter de jouer quand leur mère s'approcha d'eux leur offrant un verre de limonade à chacun. Puis l'un des deux leva les yeux vers la fenêtre à travers laquelle ils les observaient ce qui attira l'attention des deux autres. La maîtresse de maison eut tout de suite une expression haineuse sur le visage, la même qu'elle avait chaque fois qu'elle le croisait dans un des couloirs. Il en souffrait terriblement, sa mère lui manquait et personne dans la maison à part Ren ne se montrait gentil avec lui. Il s'éloigna de la fenêtre, retournant dans sa chambre dans laquelle l'attendait Ren ainsi que quelques livres. Ce dernier avait pour mission d'instruire Aoba sur ce que devrait savoir un oméga surtout sur les chaleurs, dont les premières devraient arriver d'ici cinq à dix ans.
Le soir au souper, Aoba était un peu inquiet. On lui avait dit que son père recevait des invités de marque pour une prochaine alliance. Il n'avait pas tout compris, mais au moins il avait assimilé l'essentiel, Monsieur -c'était comme ça qu'il appelait son père- voulait marier un de ses fils si ce n'est les deux à des prétendants aussi riches que lui. Il avait peur de faire un faux pas d'autant plus que la présence de tout les membres de la famille était nécessaire. Aoba avait peur que la madame de la maison ne se mette encore en colère contre lui, après tout il n'était pas vraiment de la famille, sa présence pouvait être mal interprétée. Mais si ça pouvait faire plaisir à monsieur, peut-être qu'il le prendrait à nouveau dans ses bras comme le jour de son arrivée, la chaleur d'un être aimé lui manquait horriblement.
Ren entra dans sa chambre avec ses vêtements, ces derniers étaient noir, ce qu'il trouva dérangeant, ça lui rappelait les vêtements qu'il portait quand sa maman l'avait quitté. Il soupira de toute façon il n'avait pas le choix. Il se dirigea vers Ren qui lui passa une main dans les cheveux, c'était un geste tendre qu'il adorait, Ren était toujours gentil avec lui.
-Alors petit maître, vous êtes prêt pour votre présentation officielle au monde extérieur.
-No... Non... J'ai peur Ren.
-N'ayez crainte ça ira, je serai là et votre père aussi rien n'arrivera de mal.
-Tu es sûr ?
Pour toute réponse il lui fit un baiser sur le front, lui donnant le vertige. Les câlins lui 'avaient manqué, sa mère avait cessé de lui en donner quand son père l'avait quitté. Il aimait beaucoup Ren, il était comme une grande maman, ou un papa. Si seulement monsieur était comme lui. Ren lui retira ses vêtements et fronça les sourcils face au torse du gamin, il était maigre, il devait manger plus. Il soupira puis rhabilla l'enfant de ses nouveaux vêtements. Quand tout fut fait il lui prit la main et le conduisit au repas des bêtes.