Au royaume des milles jardins, vivait une princesse, tant aimée de son père: la princesse Kira. Elle était réputée d'une bravoure qui mettait en mal la fierté des hommes qui n'avaient que d'yeux pour elle.
Pourtant, elle manifestait une grande désinvolture vis-à-vis des tâches ménagères au grand dam de sa mère qui faisait tout pour l'y obliger. Ainsi, le rangement, la décoration, la cuisine, la lessive et la couture étaient loin de faire partie des véritables centres d'intérêt de la princesse Kira. Elle faisait tout pour s'éloigner du voisinage de sa mère dès qu'elle arrivait à trouver la moindre opportunité. Mais dès que cette dernière s'en rendait compte, elle allait à sa recherche. Souvent, elle la retrouvait derrière les arbres, observant discrètement son père, ses frères et les gardes manier avec dextérité tantôt la sagaie, tantôt l'épée et le bouclier.
Elle n'avait pas encore deux ans qu'elle s'amusait à imiter les hommes au combat à longueur de journée. C'était son jeu préféré, un élan spontanée qui laissait perplexe sa mère. Le roi éclatait souvent de rire lorsque sa femme lui racontait les ''agissements'' de sa fille.
<< Je ne comprends pas qu'elle soit obnubilée par vos armes plutôt que par ma cuisine. J'aurais tant voulu transmettre à notre fille unique tous les secrets de mon art. Je veux que tu lui montres ton mécontentement. Je veux que tu l'encourages à l'exécution des tâches ménagères. Elle est en train de grandir elle aura sept ans le mois prochain !>> lui dit-t-elle avec une once de regret.
Le roi lui répondit :<< Tu dois à chaque fois te souvenir que notre enfant est spéciale. Elle n'est pas comme les autres. Te souviens-tu ? Lorsque je t'ai épousée, tu as fait six ans sans concevoir et tes coépouses te disaient stérile. Tu en pleurais toutes les nuits où je te rendais visite, j'essayais de te consoler, mais avec beaucoup de peine. Puis, l'oracle t'a annoncé que tu porteras en ton sein une enfant douée, qui cependant, te surprendra à bien des égards. Ne t'avait-il pas aussi dit de ne jamais la contrarier?>>
<< Mais, je ne lui ai jamais interdit de se servir de sa main gauche. J'ai appris à tolérer cela malgré 'e fait que cela représente une obcenité au vu de nos traditions. Je ne pense pas qu'on devait tout de même la laisser faire tout de travers. Je suis écoeurée par sa nonchalance quand je lui apprend à aimer bien faire les travaux domestiques.>> répliqua-t'elle.
<< Je te comprends, tu es ma reine, et elle est ma princesse. Je ferai d'elle une véritable combattante. Désormais, elle participera aux entraînements avec ses frères. Ne t'en fait pas . Je sais qu'elle sera la fierté de notre royaume. Le roi a décidé>>.
<< Comme vous voudrez, Majesté; mais, demain, ne m'accusez pas d'avoir mal éduqué ton enfant>>.
Le roi finit ainsi par convaincre sa bien aimée de laisser leur fille s'épanouir selon ses aspirations, sans contraintes. La princesse allait donc avoir 8 ans lorsque son père commença à l'initier au combat armé, au milieu de ses frères et des autres enfants sélectionnés pour leurs aptitudes.