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Chapter 28 - Chapitre 26

Pensif et assis sur un cheval avec la mystérieuse masse noire allongé à l'arrière de la bête et enroulé dans un drap, Nounou finit par arriver dans les rues de Tynau. Il avait suivi les conseils de Geno et s'était dépêché pour aller voir Senapus, son créateur. Le bruit des sabots contre les pavés de la ville rythme ses pensées. Depuis son départ de la guilde, plusieurs questions traversaient son esprit, le perturbant grandement. Après un moment à avancer dans les rues, étrangement vides, la peluche finit par arriver à une place où se trouve une estrade en bois, entouré d'une imposante foule. Il y a, sur cette dernière, une petite fille, habillée d'une longue robe blanche, à genoux, les mains liées. A sa gauche, un homme de l'église habillé d'une longue toge d'un blanc pur ainsi qu'un homme vêtu de noir et armée d'un imposante épée.

Nounou : Encore une condamnation ? 

Il ralentit alors le rythme pour observer la scène. La jeune fille, apeurée, cherche du regard un peu de réconfort en vain jusqu'à ce que se dernier passe au-dessus de la foule et croise celui de la peluche mais celui-ci continue son chemin, observant juste la scène de loin. C'est un regard rempli de peur, de désespoir, de pitié.

Nounou : Elle est pourtant si jeune…

Ouvrant le livre qu'il tenait entre les mains, l'homme de l'église s'avance alors jusqu'au bord de l'estrade et fais face à la foule

Homme de l'église : Mes frères et sœurs ! Les meurtres sont de graves péchés, le prix à payer pour ce blasphème envers notre dieu tout puissant est l'exil au-delà des mers ! Un exil qui nous sera bénéfique pour la compréhension du reste de ce monde comme la découverte des autres continents !

Nounou : Encore…

Homme de l'église : La recherche du contient des omnipotents est une nécessité mais c'est aussi un danger ! Aucune route n'a encore été tracée et c'est à vous…

Il pointe alors la jeune fille.

Homme de l'église : qui vous êtes éloigné de la voie de dieu, de prendre les risques pour faire cette route !

Foule : Oui ! Bien dit ! C'est à eux de payer pour leur péché !

Nounou : Qu'est ce qu'il sont influençables…

Il finit par quitter la grande place et continue son chemin parmi des ruelles de la ville avant d'arriver devant la maison de son créateur, là où il a grandi. Il descend donc de son cheval et toque à la porte avant qu'elle ne s'ouvre lentement, laissant apparaître un vieil homme.

Senapus : Oh, Nounou ? Tu es venu me voir sans tes amis ?

Un léger sourire apparaît sur le visage de la peluche.

Nounou : Oui, j'ai un peu de temps libre donc j'en ai profité pour venir.

Senapus : Je vois… Allons, entre, ne reste pas là.

Nounou prend le corps enroulé dans le drap qu'il a emmené avec lui et entre dans la maison avant de poser le corps sur une table tandis que Senapus semble chercher quelque chose dans les meubles.

Nounou: Tiens au fait, voilà pour toi.

Il pose sur la table une bourse qui semble être bien remplie. Senapus tourne alors la tête pour y jeter un coup d'œil avant de reprendre ses recherches parmi les objets qui sont posés dans la commode.

Senapus : Tu n'es pas obligé tu sais... Ah ! Les voilà…

Il attrape les plantes médicinales qu'il cherchait.

Nounou : Il faut bien que quelqu'un paye tes soins, c'est un peu pour ça que j'ai rejoins la guilde après tout.

Une fois les herbes mises dans un verre en céramique qui était sur la table. Senapus attrape une cruche contenant un peu d'eau, posée sur la table, mais a du mal à la tenir malgré le faible poids. 

Nounou : Laisse je vais faire…

Ce dernier attrape l'objet et verse l'eau dans le verre.

Senapus : Merci beaucoup.

Nounou : De rien.

Senapus : Elle m'en fait baver cette maladie… 

Nounou : Toujours aucun soin efficace ?

Senapus : Non, malheureusement. Il y a seulement ses plantes qui diminuent un peu la douleur en plus de me donner un peu d'énergie… Mais… Je reste encore trop faible pour porter des objets lourds.

Il s'assoit sur une chaise près de la table.

Nounou : Je vois...

Senapus : Mais bon, je garde le sourire.

Malgré la situation, Nounou essaye de lui aussi sourire. Un douloureux sourire car il sait que cet homme qui se tient en face de lui est condamné.

Senapus : Bon, qu'est ce que tu m'a amené ? D'ailleurs, il y a encore les affaires de tes amis qui sont là.

Nounou : Quelles affaires ?

Senapus : Tu ne t'en souviens pas ?

Nounou : Non.

Senapus : C'était quand vous étiez arrivé chez moi sans prévenir, vous m'aviez dit qu'il vous fallait un endroit où loger pour une mission.

Nounou : Ca me revient en tête, je suis désolée de t'avoir encombré avec tout ça.

Senapus : Oh, ce n'est rien, ça ne m'a pas dérangé tant que ça… Enfin bon, revenons à notre sujet…

Nounou attrape le drap qui recouvre le corps et le tire d'un coup laissant apparaître la masse noire à forme humaine, une sorte de fantôme inanimé, allongée sur la table.

Senapus : Qu'est ce que c'est que ça ?

Nounou : Je n'en ai aucune idée, tout ce que je sais c'est que c'est sorti de mon corps lors d'un combat.

Senapus s'approche de la table où est posé le corps et pose sa main sur ce corps inconnu.

Senapus : C'est vraiment très intr...

Au moment du contact entre sa main et le corps, un flash lumineux plonge toute la salle dans la lumière. Ébloui et surpris par ce qu'il vient de se passer, le vieil homme et la peluche trébuchent tous les deux et se retrouvent à terre. Petit à petit, leur vue redevient de plus en plus nette et Nounou fonce au plus vite en direction de son créateur pour l'aider à se relever. Ils jettent ensuite un œil à la table avant d'être pris de surprise à la vue du corps. Celui-ci est maintenant assis, immobile et tourné vers eux. Il ne bouge pas et se contente de les fixer.

Fantôme : Papa...

Senapus : Qui... Qui es-tu... Qu'est ce que tu es ?

Fantôme : Pa… Pa… Tu… Tu ne me reconnais pas ?

Déstabilisé et plongé dans l'incompréhension, le vieillard observe le fantôme qui se trouve face à lui avant que son expression faciale ne change d'un coup.

Senapus : Non... Tu n'es pas réel…

La terreur se lit sur son visage et dans son regard.

Senapus : Non... Ce n'est pas possible... Ce n'est pas réel... 

Le fantôme se lève alors, maintenant debout sur la table.

Fantôme : Papa… C'est moi…

Le corps fait de ténèbres fait alors un mouvement vers celui qu'il appelait "papa".

Nounou : T'approche pas !

Plusieurs rubans sortent du corps de la peluche. Certains forment une boule autour de Senapus pour le protéger tandis que d'autres flottent dans les airs, près à s'abattre sur l'inconnu.

Fantôme : Calme toi petit frère, s'il te plaît.

Nounou : ne m'appelle pas comme ça ! Je ne te connais pas et je n'ai jamais eu de frère !

Fantôme : Calme toi, je peux tout expliquer.

Nounou : Alors vas-y, explique nous ce que tu es, mais ne fais pas un pas de plus !

Fantôme : Je sais que ce corps n'est pas vraiment celui d'un humain mais… J'en suis bien un… J'ai juste perdu la vie…

Il regarde la boule qui entoure Senapus.

Fantôme : Tu connais cette histoire, pas vrai papa ?

Nounou : Ca n'a aucun sens…

Senapus : Si.

Nounou : Mais...

Senapus : Ce qu'il dit est bien réel.

Les rubans qui protègent Senapus se décomposent petit à petit, libérant le vieillard.

Senapus : Alors tu n'es jamais parti ?

Une larme se met à couler au visage du fantôme de ténèbres.

Fantôme : Non... J'ai toujours été là papa...

Il tend sa main vers Senapus et celui-ci l'attrape sous les yeux de la peluche, qui a du mal à comprendre ce qu'il se passe.

Fantôme : Je… Je peux enfin te toucher... Ça faisait si longtemps.

Senapus : Oui...

Senapus se tourne alors vers Nounou.

Senapus : Nounou, voici ton frère.

Bûth : Ils nous ont tous abandonnés...

Trish : Ouais, Ils ont disparu d'un coup en nous laissant juste des "on va revenir, on a des trucs à faire"... Et on se retrouve ici tous les deux...

Assis sur un banc du jardin de la guilde, Bûth et Trish essayent de tuer le temps, en vain. C'est alors qu'une escouade passe devant eux avec, à sa tête, une jeune brune tout juste plus âgée qu'eux. Elle jette un regard jugeur à l'orc suivis d'un sourire moqueur, chose que ce dernier a remarquée. Puis l'escouade entre dans le bâtiment des dortoirs.

Bûth : Pour qui elle se prend ?

Trish : Qu'est ce qu'il a ?

Bûth : Elle passe là et nous regarde comme si on était des moins que rien.

Trish : Bah, des gens comme ça y' en a plein, il suffit de sortir de la guilde et de voir comment les gens nous regardent et nous traitent. Tu ne devrais pas t'occuper de ça.

Bûth : Si je la revois faire quelque chose comme ça... Je ne la laisserais pas passer.

Trish : Tu va un peu loin quand même.

Bûth : C'est parce que j'ai horreur des gens comme ça.

Trish : Ah…

Elle penche alors la tête et observe le ciel bleu.

Trish : Au fait, j'ai une question qui me trotte dans la tête et je pense que tu dois aussi te la poser.

Bûth : Viens-en au fait.

Trish : Pourquoi est-ce que des Symviosi nous ont aidé ?

A entendre ces paroles, l'orc pose une de ses mains sur son torse et baisse lentement la tête.

Trish : après tout, il y en a un qui t'as ramené à la vie et un autre qui m'a paru si... Humain.

Bûth : Être humain...

Elle pose son regard sur l'orc qui était assis à côté d'elle.

Trish : Humain ou Orc, si tu préfères. Après tout, nos deux races sont très proches.

Bûth : Ouais, mais moi aussi j'aimerais savoir pourquoi... Ils semblent avoir plus d'humanité que certains d'entre vous.