29 Août 2035, 22 H 34, Commissariat de police de Paris.
Alexandre Martin a 47 ans. Il est marié, a deux enfants. Ce soir il ne pourra pas rentrer retrouver sa famille: il a quelque chose à étudier avec son adjoint. Les disparitions mystérieuses survenues il y a 3 ans.
Dans la petite salle étriquée, la A657, où il se trouve avec deux ou trois agents et un stagiaire paresseux, Alexandre réfléchit tranquillement.
"-Monsieur? J'ai découvert quelque chose qui pourrait vous aider...Les disparitions sont toutes arrivées à minuit pile, et il y en a eu une dans chaque continent, s'exclame son adjoint, Elias Finlerbe.
"-Intéressant... Mais cela ne nous avance pas sur le lieu où ils se sont tous retrouvés..."
Alexandre est fatigué. Il pense aux familles des disparus. Il veut absolument retrouver ces derniers, c'est son devoir, et ça passe avant tout.
Le stagiaire, Paul Lee, somnole dans un coin sombre de la pièce. Il se réveille en sursautant et s'écrit: "Le soleil noir! La lune magique reviendra à nous et nous emmènera vers l'au-delà!"
Alexandre et Elias lèvent les yeux au ciel, d'un air entendu. Alexandre va voir Paul : "-Paul, tu regardes trop de séries apocalyptiques! Tu devrais te calmer et lire un peu, ça fait toujours du bien. "
"- Mais monsieur! Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, tous les soirs vers minuit je commence à rêver de choses étranges, de fins du monde et de soleil vivants! Je ne comprends pas, j'ai arrêté les séries comme vous me l'aviez conseillé, mais ça continue!"
Alexandre et Elias soupirent, désolés que l'enquête obscure déteigne ainsi sur un jeune esprit innocent.
" Tu est sûr, Paul, demanda Elias, de vouloir rester ici cette nuit? Nous n'avons pas du tout terminé, et peut-être serait-ce mieux que tu rentres chez toi... "
"-Non, non, c'est bon, je pourrait peut-être vous être utile."
"-Comme tu veux, déclara Alexandre, pas du tout convaincu."
29 Août 2035, 22 H 34, Commissariat de police de Manhattan
Courteney Alambir, mère de Kate Alambir, blonde aux yeux bleus. Cernes de fatigue et de tristesse permanentes. Revient chaque soir vers 22h ( lorsqu'elle sort de son travail chez Macy's) au commissariat afin de demander des nouvelles de sa fille, disparue depuis 3 ans.
"-Commissaire Johnson, avez-vous avancé dans l'affaire? Ma fille me manque terriblement, dit-elle, réprimant un sanglot."
Commissaire Mike Johnson, brun, 1 mètre 93, yeux noirs. Fatigué de sa longue journée. Désolé pour la femme ayant perdu sa fille, essaie de la retrouver, en vain.
"-Non Madame. Vraiment navré. Je fais des heures supplémentaires pour avancer dans l'affaire, mais rien. J'ai entendu dire qu'un commissariat en France, à Paris, s'occupe aussi de cette affaire de disparus. Car oui, il y en a eu plusieurs. Je pensais les appeler ce soir, mais je voulais vous attendre, pour que vous soyez présente si quelque chose d'important nous était dévoilé."
"- Merci Commissaire. Avez-vous le numéro du commissariat?"
Il secoua la tête d'un signe approbatif, et composa fébrilement le numéro qui pourrait peut-être apporter tant de réponses à leurs questions.
Bip.... Bip....Bip....Bip...
"-Allô? répondit une voix sourde de l'autre côté du combiné"
29 Août 2035, 22 H 34, Commissariat de police de Paris.
La sonnerie du répondeur retentit dans la salle A657 du commissariat.
"Allô? Qui est à l'appareil? s'exclama Elias, soucieux de servir à quelque chose et intrigué par un appel aussi tardif"
"-Allô? C'est le commissaire Johnson, du commissariat de la 54ème rue, Manhattan.Je vous appelle à propos de l'enquête sur les disparitions d'il y a trois ans, j'ai entendu que vous vous y intéressiez..."
"-Bonjour, ici le commissaire Martin, oui, je m'intéresse à cette affaire. Avez-vous des renseignements? Car, je dois l'avouer, je plane..."
"-Non, je vous appelais en quête d'informations, mais apparemment vous n'êtes pas plus avancé que moi. Je suis en présence de la mère de l'une des disparues.La mère de Kate Alambir."
29 Août 2035, 22 H 43, Commissariat de Brasilia
Commissaire Juan Paiva, brun aux yeux verts. Peau bronzée par le soleil du Brésil. Aime boire du cachaça avec ses amis dans les ruelles de Brasilia, le soir, après une journée ensoleillée.
Ce soir est important dans l'histoire de sa carrière: le soir où il appelle, en compagnie de son adjoint, tous les commissariats s'étant, comme le sien, intéress à l'affaire des 6 disparus.
Son meilleur ami, Ricardo, faisait parti de ces six malheureux. Au bout de trois longues années de recherche, il avait réussi à recenser les commissariats où l'affaire avait été étudiée, et ce soir il était décidé à tous les contacter en même temps afin de pouvoir en discuter.
Il composa, d'un air décidé, les six numéros.
Bip....Bip....Bip....Bip....
Coup de chance, les six concernés répondirent avec seulement quelques secondes d'intervalle.
" Allô? Allô? Bonjour? Qui est à l'appareil? Qui ose me réveiller à cette heure là?! Bonjour bonjour!"
29 Août 2035, 22 H 46, Commissariat de police de Paris.
"-Je suis navré, Monsieur Johnson, dit Alexandre Martin, mais quelqu'un m'appelle, je dois répondre... Je vous propose un rendez-vous téléphonique demain vers... disons vers 13 heures!"
"-D'acodac! Tiens, moi aussi on m'appelle: amusante coïncidence! 13 heures, parfait. A demain alors."
29 Août 2035, 22 H 46, Commissariat du Caire.(Egypte)
La sonnerie sur le thème de Salma Ya Salama (Dalida) retentit dans la pièce éclairéepar le soleil couchant du Caire.
"-Qui ose me réveiller à cette heure là! Ici le commissaire Neithiyti, dans le commissariat du Caire. Que me voulez-vous? "
Le commissaire Abdel Neithiyti, 54 ans, enveloppé, 1 mètre 68, dépressif car sa nièce Aya Calto a disparu il y a 3 ans et que l'affaire n'avance pas malgré ses efforts.
29 Août 2035, 22 H 46, Sidney (Australie)
La sonnerie du petit téléphone portable qui servait de poste téléphonique au petit commissaire de Sidney, sonnait doucement dans la nuit qui englobait la ville.
"Allô? demanda d'une voix ensommeillée la commissaire Ava Paolo."
Ava, 29 ans, blonde aux yeux bleus, policière depuis 4 ans, à la recherche de sa sœur Meredith, disparue il y a 3 ans.
29 Août 2035, 22 H 46, Commissariat de Pékin
Kim-Seok Jong se leva péniblement de son siège afin d'aller répondre au téléphone. "-Enfin, qui m'appelle aussi tardivement" bougonna-il en se dirigeant vers l'appareil.
"-Allô?"dit-il en répondant.
Le commissaire avait 49 ans, était brun. Il avait des yeux noirs comme l'ébène et bridés. Il travaillait sur, comme il l'appelait, "l'affaire impossible" depuis 3 ans, époque où elle était survenue.
29 Août 2035, 22 H 46,Commissariat de Brasilia
Juan Paiva ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement.
Après avoir fait un signe de croix (oui, il était très croyant), il se lança:
"-Bonjour à toutes et à tous. Je suis le commissaire Juan Paiva, du commissariat de Brasilia. Je vous appelle pour une raison très chère à mon cœur, et je crois pour les vôtres aussi: mon meilleur ami, Ricardo Lansi, est l'un des six disparus de l'affaire d'il y a trois ans. J'ai appris que vous vous y étiez tous intéressés. J'aimerais que, tous ensemble, nous financions un détective spécialisé afin de mener avec nous l'enquête. Je vous demande de réfléchir avant de refuser, au moins quelques minutes s'il vous plaît.
"..."
29 Août 2035, 23 H 06, Commissariat de Paris
Alexandre Martin et ses deux compagnons Elias Finlerbe et Paul Lee se regardèrent, étonnés.
Le ton sincère de de leur interlocuteur les décida à accepter sa demande, mais à une condition: qu'ils se retrouvent tous ensemble afin d'en discuter.
Juan s'écria sans hésitation: "Oui!"
Le silence régnait, en revanche, chez les autres...
Au bout de quelques secondes, chacun leur tour, acceptèrent de se retrouver deux jours plus tard, devant Notre-Dame.