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Chapter 3 - Baskerville Hall

Celui qui sourit n'est pas toujours heureux,

il y a des larmes dans le cœur

qui n'atteigne pas les yeux.

Anonyme.

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Lorsque nous arrivâmes en Angleterre, un jeune homme asiatique nous attendait. Il s'avança vers les deux compagnons de voyage et s'inclina devant la silhouette encapuchonnée d'Isabella.

-Bonjour votre altesse, je m'appelle Chen je suis a votre service veuillez me suivre un train

nous attendons pour nous rendre au manoir.

Isabella se retourna alors vers Hagrid.

-Votre compagnie fut plus qu'agréable, j'espère de vous revoir très vite.

-Oh ! euh... moi aussi. dit le demi-géant un peu embarrassé par sa remarque.

La jeune femme suivit Chen qui prit les valises et monta dans le train. Ils s'installèrent dans une cabine vide.

En quelque heure, les paysages changèrent entièrement ; la ville et les champs de terre brune avaient fait place à des prairies vertes, les cottages de briques à des maisons de granit aux toits de schiste. En effet, au-delà des près cernés de hais, qui commençaient à paraître moins riche, on voyait s'élever au loin une ligne de colline pour le moins austères, aux sommets curieusement déchiquetés, comme issues de quelque rêve fantastique.

Le train s'arrêta dans une petite gare de campagne et les deux jeunes gens descendirent. A l'entrée de la gare une diligence attelée de deux chevaux robustes les attendait. Leur arrivée était évidemment l'évènement du jour, car le chef de la gare vint lui-même aider au transport des bagages. Toute la petite gare, dégageait une atmosphère de simplicité et la tranquillité de la campagne s'exprimait au travers de cette ouvrage architecturale. Le cocher était un petit boiteux, au visage repoussant. Celui-ci salua la jeune femme et chargea les bagages.

Quelque temps plus tard, ils roulaient sur la lande. Rien de plus mélancolique que ce paysage. Les arbres, tordus par le vent étaient assez rares ; les bouquets d'ajoncs se dressaient de place en place sur une étendue de terre pauvre, couverte à perte de vue d'une herbe rase. De temps à autres, ils passèrent sur des ponts de granit, au-dessus de ruisseaux silencieux aux berges escarpées et chargées de fougères et de ronces. Isabella était péniblement impressionnée par le caractère bestial de cet endroit reculé.

Bientôt, ils arrivèrent au sommet d'une longue pente. Des bois de chênes tordus et de sapins rabougris s'accrochaient tant bien que mal aux endroits les mieux protégés, et, dépassant au loin au milieu des arbres, ils virent deux hautes tours grises se dressaient.

Le cochet tendit son fouet :

-Baskerville Hall.

Un peu plus tard ils franchirent la grille d'entrée, un fantastique entrelacs de fer forgé hérissé de pointes et de chardons de fer entre de hauts montants de granit rongé par le lichen. La grille franchie, ils roulèrent sur un tapis de feuilles d'automne, entre une double allée d'arbres qui menaient au manoir. La voiture tourna autour d'une pelouse couverte de feuilles morte et s'arrêta devant le perron d'assez noble allure. Le manoir leurs parurent comme une construction plutôt lourde et massive, impression renforcée par le lierre qui le recouvrait presque entièrement, à peine troué çà et là par une fenêtre ou un balcon sailli. Du corps de bâtiment centrale, s'élevaient les deux tours jumelles, carrées, en pierre appareillée massive, aussi hautes que des donjons, garnies de créneaux et de merlons et percées d'étroites meurtrières. A droite et à gauche du corps principal, les deux ailes paraissaient un peu plus récentes et un peu plus accueillante, bien que construites en granit noir. On discernait de la lumière dans l'aile gauche, et de la fumée de tordait au-dessus des hautes cheminées qui prolongeaient les toits pentus. Soudain la porte s'ouvrit et un homme de haute taille sortit de l'ombre du porche :

-Bienvenue à Baskerville Hall votre altesse ! Bienvenue !

-Je vous remercie monsieur Barrymore.

Ils entrèrent alors dans le hall précédé du majordome de la maison. Le hall était immense, somptueux, avec d'énormes poutres noircies par l'âge. Un grand feu de bois crépitait dans la cheminée centrale, faisant danser des reflets sur le poli d'imposantes chaises de chênes sculpté, portant la tête de l'ours du blason des Baskerville attachée par une chaînette au dossier.

-Quand Madame désire-t-elle dîner ?

-Je pense me retirer dans mes appartements Monsieur Barrymore. Demain je souhaiterais faire le tour de la propriété et réaménager quelques pièces.

-Bien Madame. Bonne nuit.

-Merci, Monsieur Barrymore, Chen.

Elle s'inclina légèrement en signe de respect et se retira dans ses appartements. Sa chambre était identique à celle qu'elle avait avant. Elle enfila une chemise de nuit en soie blanche, passa quelque coup de brosse dans ses cheveux et s'allongea dans son lit. Même si le manoir paraissait lugubre elle aimait cela. Le lendemain, elle désirait aménager la véranda du style XVIIIe siècle, en un magnifique jardin d'hiver. Étant donné qu'elle était immense, elle pourrait l'aménager comme bon lui semble, de nombreuses idées germèrent dans son esprit. C'est sur ces quelques pensées positives qu'elle sombra dans un sommeil des plus profond.