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Chapter 14 - XIV

Innsbruck, 1938

Christian me tendit la main en descendant du train, je levais la tête en me perdant dans son doux regard sensible, soudain je m'étais trébuchée par la marche de la sortie, et par un geste rapide, Christian me souleva en me prenant dans ses bras robustes. Nos yeux étaient fixés l'un vers l'autre, mes bras étaient autour de ses épaules et je pouvais ressentir sa force et chaque muscle de son dos. Je me mis à respirer un peu plus rapidement, son regard se promenait sur mon visage jusqu'à arriver à mes lèvres rouges puis Il me mit à terre et me chuchota « il est préférable que je m'éloigne maintenant, je ne veux pas vous dégoutez plus que ça. » Et il fit un pas en arrière en rejoignant M. Deschamps. Ma mère et venue vers moi et me demandait si je n'avais pas trop souffert avec M. Gautier. Je lui répondis « Peu importe mère, tu ne m'avais pas vraiment laissé le choix. » Et je continuais mon chemin.

Plus les jours passèrent, plus mes pensées s'affolèrent, je sentais en moi un manque, je me concentrais difficilement, je mangeais peu, je voulais retourner en Allemagne le plus vite possible, je ne savais ce qui m'arrivait, je ne m'étais jamais sentis pareil auparavant, tout m'était devenue drôlement bizarre, je devais quitter l'Autriche...

Nous travaillions chaque jour sans cesse, après chaque tournage une styliste s'approcha de Christian, elle riait sans arrêt, et le touchait progressivement. Je rangeais mes affaires en les regardant en permanence. Je ressentis des nœuds dans mon estomac, j'avais les joues qui s'enflammaient, je ne savais pourquoi, mais se fut en quelque sorte dur de les percevoir ainsi. Je voulais quitter le plus vite possible, et par erreur mon parfum tomba à terre, Christian se retourna, je me précipitais pour m'en aller, puis il se rapprocha vers moi et ramassa mon parfum en me demandant :

- Madame Schneider, vous allez bien ? Vous avez l'air malade, dois-je appeler un médecin ?

- Non ce n'est pas la peine, j'irai bien, non, je veux dire, je vais bien, même très bien, maintenant veuillez m'excuser. Lui répondais-je en balbutiant.

Les semaines étaient passés, le tournage fut enfin terminé, M. Deschamps nous invita ce soir à dîner afin de célébrer notre travail. J'étais à la maison en train de me préparer, j'avais l'air mélancolique je ne savais pourquoi, je mis ma robe et cacha mon chagrin anodin avec quelques couleurs. Je mis un collier de perles autour de mon cou, je me regardais encore une fois, pris un grand souffle puis nous partions, ma mère et moi, vers le restaurant.

Tout le monde parlait, riait, buvait, mangeais, tandis que moi je pensais au plaisir qui m'attendrai en Allemagne et pourtant cet idée me nouait la gorge, j'ignorais bien pourquoi. Puis Christian ce mit à parler : « Je suis sûr que le film fera un grand succès, bientôt nous nous quitterons tous, je voudrais donc lever mon verre à toute l'équipe et spécialement M. Deschamps... »

Il continua à parler mais je devins totalement sourde après les paroles qu'il a prononcé, les larmes me vinrent aux yeux, je ne pouvais plus rester ici, je m'excusais donc, et partis dehors. Ma mère voulait me rattraper mais Christian était déjà allé.

J'étais dehors, dans le jardin du restaurant, devant une grande fontaine illuminée par de petits spots, les fleurs de différentes couleurs étaient éparpillées un peu partout, donnant une allure paradisiaque. Les larmes coulaient tout le long de mon visage puis j'entendis la voix de Christian :

- Adelheid, que vous arrive donc ? Je m'inquiète pour vous.

- Rien du tout, j'avais juste besoin d'un peu d'air... lui répondais-je d'un air triste.

- N'êtes-vous pas contente de retourner dans votre pays ?

Les larmes se précipitaient de plus en plus, je me tournis vers lui et le regardais avec mes yeux rouges de sang :

- Où est le bonheur de retourner en Allemagne si vous ne serez pas là-bas ?

Son cœur se mit à battre fort, si fort que j'entendis chaque battement, il s'approcha vers moi, mit ses mains sur mon cou et ses pouces sur mes joues et m'embrassa si fort que la suprême limite du bonheur explosaient et pris un nouveau monde, celui plus grand qu'un paradis, plus délicieux que l'amour, et plus immense que tous les pouvoirs du cosmos... Je continuais à l'embrasser jusqu'à ce que mon souffle disparut et eut en échange une vie d'amour immortel...

- Adelheid, je suis tout à toi, rien qu'à toi, du moment où je t'ai rencontré j'étais éperdument amoureux de toi, je ne jouais aucun rôle, tout mon amour t'appartenait déjà...

Ses yeux brillaient de splendeur, et son cœur crépitait plein d'étincelles d'amour, j'étais folle de lui, j'étais totalement amoureuse de Christian... Mes bras s'enlacèrent autour de lui et ma tête contre son torse et je lui chuchotais : « Je t'aime, mon amour... »