Thomas détestait les enfants. Ils disent souvent des bêtises et aiment agacer les autres par leur méchanceté innocente. C'est pourquoi il n'aimait non plus l'Halloween. Homme pauvre vivant tout seul, Thomas n'arrivait jamais à préparer des « treat » satisfaisants et ainsi, souffrait toujours des « trick ».
Aujourd'hui, c'était l'Halloween. Depuis sept heures du matin il s'enferma dans son petit appartement, ignorant les frappes intermittentes à la porte. Peut-être demain, il devrait passer des heures à nettoyer la porte pleine de graffiti… Peu importe. Il en avait assez !
Le temps rampa lentement. Enfin, le minuit ! Mais …
« Doc doc doc » - le feu mis aux poudres.
Fou de colère, Thomas se hâta vers la porte, l'ouvrit avec force et s'écria : « Écoute ! Je n'ai rien … »
Sa voix s'étouffa, parce que là, dans le couloir obscur, se tint sa fille, huit ans, tuée dans un accident de route il y a une dizaine d'années.
Thomas ne pus pas croire ses yeux. Elle portait exactement les mêmes vêtements que le jour de sa mort : un chapeau blanc paré de marguerites, sa robe préférée en couleur bleu clair, qui était devenue mauve à la fin, teinte de son sang. Dans sa main, le ballon rouge que Thomas l'avait acheté dans le parc d'attraction.
Elle ne pouvait pas être vraie ! Une illustration, encore une fois.
Mais la petite fille parle : « Papa, tu ne me connais pas ? » La même voix de rossignol.
Thomas ne pus pas s'empêcher de la tenir dans ses bras : « Si, si, bien sûr ... Sarah ma chérie. »
L'enfant avait les joues roses, pas du tout pâles, pas comme Thomas l'avait vue pour la dernière fois, le moment après lequel il ne pouvait plus supporter les enfants.
Tenant la petite main dans la sienne, Thomas accueillit la petite fille dans son appartement : « Entre. Tu as faim ? Papa vas te faire une crêpe aux fraises. Nous pourrons boire du thé après. Je garde encore ta petite théière. Oh, j'ai aussi des bonbons ! Après tout, c'est l'Halloween ! »